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Bernard Kouchner : *Je suis prêt à aller à Téhéran* |
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20.09.2007
Propos recueillis par Alain Barluet et Renaud Girard. - Publié www.lefigaro.fr le 19 septembre 2007
Bernard Kouchner a expliqué mercredi au Figaro la politique
étrangère que la France mène au Moyen-Orient. Cette région explosive
a été au centre de son entretien avec son homologue russe Sergueï
Lavrov, mardi, et le sera encore lors de sa rencontre avec le
secrétaire d'État américain, Condoleezza Rice, vendredi.
LE FIGARO.- Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie
atomique (AIEA) a critiqué votre emploi du mot «guerre». Êtes-vous
prêt à accepter l'accord qu'il a passé au mois d'août avec Téhéran ?
Bernard KOUCHNER.- Je suis prêt à accepter cet accord et à donner le
temps nécessaire au directeur de l'AIEA pour aller sur place et
vérifier qu'il est appliqué. J'ai estime et respect pour M.
ElBaradei. À la communauté internationale, je dis qu'on doit
absolument laisser une chance supplémentaire pour qu'un accord
puisse être trouvé entre l'Occident et l'Iran, sur la base d'une
suspension du programme d'enrichissement d'uranium.
La France devrait-elle jouer le rôle d'intermédiaire entre
l'Occident et l'Iran ?
Oui, c'est notre intention. J'ai été tellement mal compris qu'il est
temps de rétablir l'honnêteté et la transparence de ma démarche.
Nous ne sommes pas hostiles au dialogue avec les Iraniens, au
contraire. Nous l'avons toujours maintenu. J'ai moi-même reçu Ã
Paris Ali Larijani (président du Conseil de sécurité iranien, patron
de la diplomatie et de la défense de l'Iran); à New York, j'ai
rendez-vous avec mon homologue iranien; il n'y a pas une semaine qui
passe sans que je téléphone à M. Larijani. Nous disons à tous ceux
qui ont mal interprété des mots pris hors de leur contexte que nous
sommes prêts à continuer à dialoguer avec acharnement avec les
Iraniens, sans craindre les échecs. Aucun échec ne nous fera
renoncer au dialogue nécessaire. Mais ces discussions ne peuvent pas
durer des années : il faut trouver une solution. Je ne veux surtout
pas faire de procès d'intention à l'Iran, mais certains observateurs
estiment que l'accord que l'Iran a passé avec l'AIEA est une façon
de gagner du temps. Tous les experts de la planète sont inquiets.
Et les pays arabes ?
Ils sont encore beaucoup plus inquiets que nous. Pour résumer, oui
au dialogue permanent avec l'Iran. Oui aux efforts menés par l'AIEA.
Pendant ce temps-là , laissez-nous imaginer des sanctions ciblées,
afin de persuader les Iraniens de notre sérieux. Je suis un partisan
acharné du multilatéralisme. Mon vœu le plus cher serait que ces
sanctions passent par le Conseil de sécurité. Mais cela ne nous
empêche pas de travailler à la préparation de sanctions ciblées avec
nos partenaires européens.
Seriez-vous prêt à vous rendre à Téhéran, si vous y étiez invité ?
Oui.
La France devrait-elle se positionner également comme intermédiaire
sincère sur le conflit israélo-palestinien ?
Merci d'avoir ajouté cette formule. Parce que si c'est pour gêner
des négociations qui ont l'air de déboucher, peut-être, sur quelque
chose, il ne serait pas bon de s'en mêler. Depuis la création de
l'État d'Israël, la France est à ses côtés. Nous sommes fermement
décidés à continuer à nous battre, pour son existence bien sûr, mais
aussi pour sa sécurité. Mais, en même temps, nous sommes les amis
des Palestiniens. La France est l'un des rares à pouvoir dire
qu'elle est l'amie des deux parties. La France est évidemment
disponible pour faire avancer la paix. Aujourd'hui, j'ai
l'impression qu'un espoir est né, car le courant passe entre Ehoud
Olmert (premier ministre israélien) et Abou Mazen (président de
l'Autorité palestinienne). Le président de la République et moi
sommes décidés à accompagner cette démarche et à participer à la
Conférence internationale annoncée par Condi Rice (secrétaire d'État
américain) pour novembre, si l'on nous y invite.
Qu'attendez-vous de cette Conférence ?
Si nous pouvions déboucher sur une reconnaissance, même symbolique,
d'un État palestinien, nous serions heureux. Nous savons qu'il
resterait beaucoup de questions pratiques à régler : frontières,
démilitarisation, réfugiés, etc. Sur ces questions, il y a
d'ailleurs déjà des plans qui existent, et qui peuvent servir de
bases de départ.
Votre préférence va-t-elle aux accords de Genève ?
Romantiquement, intellectuellement, sentimentalement, oui.
Politiquement, il faut être pragmatique : il faut prendre la réalité
du terrain telle qu'elle est. L'avantage de la France, c'est d'être
sentimentalement proche des gens, et d'être reconnue comme telle. Et
d'avoir fait preuve d'obstination pour, depuis soixante ans, essayer
de régler ce conflit.
Au Liban, vos efforts pour un dialogue national sont-ils en passe de
réussir ?
J'étais à Beyrouth jeudi dernier. Je crois que nous avons un peu
progressé, que l'esprit de La Celle-Saint-Cloud (conférence où
Kouchner avait réuni les représentants des 14 partis libanais en
conflit, le 14 juillet dernier, NDLR) s'était mis à souffler. Le
ciment était en train de prendre entre ces protagonistes très
divers, qui furent très longtemps ennemis. Mais je viens d'apprendre
avec une très vive émotion, le terrible attentat qui vient d'être
commis contre le député Antoine Ghanem, que j'avais accueilli à La
Celle-Saint-Cloud. La France est aux côtés du Liban face à cette
politique de terreur. Ceux qui l'inspirent doivent savoir qu'ils ne
parviendront jamais à leurs fins. Alors qu'approche l'échéance de
l'élection présidentielle, l'heure est au rassemblement de tous les
Libanais. Le dialogue politique, auquel Antoine Ghanem avait
contribué, reste la seule solution pour sortir de la crise.
www.lefigaro.fr
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